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Du colibri à la plante

Du colibri à la plante qui s’adapte… réflexions d’une animatrice nature


Quand j’ai commencé l’éducation à l’environnement en 2008 deux choses m’animaient profondément. L’une étant de partager cet émerveillement, cette magie présente dans l’environnement naturel. La beauté de la rencontre avec une espèce, un milieu, comprendre le fonctionnement et les interactions présentes. L’autre étant une prise de conscience des individus sur les impacts, les enjeux mais aussi et surtout les solutions. A l’image de la fable du colibri j’espérais pouvoir accompagner les personnes à aller chercher des gouttes d’eau pour éteindre l’incendie.


Plus de dix ans après, la prise de conscience globale a lieu, du moins il devient de plus en plus difficile de faire l’autruche, mais l’incendie est là et peu de personnes courent chercher une goutte à la rivière. La prise de conscience écologique est cérébrale et a du mal à franchir le péricarde pour atteindre le coeur et encore plus à traverser tous les tissus pour atteindre le geste.

 

Mais pourquoi ?


Parce que notre comportement est façonné par des années de pratiques, d’habitudes sociales, familiales. Parce que nous sommes des êtres sociaux qui fonctionnons par mimétisme. Parce que nous avons une logique stratégique (le temps, l’argent, le confort, ..). Parce que nous avons des valeurs, des intérêts différents. Parce que le contrôle perçu sur une question aussi large que le changement climatique est difficile,…

Autant de freins qui sont également des leviers mais qu’il est difficile d’actionner simultanément et rapidement pour faire face à l’incendie !


Alors continuons-nous si le changement de comportement est si complexe ? Si nous sensibilisons seulement quelques individus face à une urgence mondiale ? Si nous n’avons pas ou peu de chance d’éviter l’incendie ?


Oui. Oui car pour faire face à cette urgence ce qui compte ce n’est, de mon point de vue, pas plus le changement de comportement des individus que d’avoir une société avec des individus en bonne santé psychique, qui savent coopérer et s’adapter pour faire face aux crises (climatiques, migratoires, sociales,…) qui arrivent.


L’éducation à l’environnement a alors toute sa place pour faire face à ces objectifs. Le bienfait que provoque la relation à la nature n’est plus à démontrer. Il est d’autant plus important que le covid est passé par là et a laissé des séquelles. Privilégier une éducation par et dans l’environnement avec une approche sensible, créative laissant de la place à l’émerveillement. Amener une approche systémique de son environnement par le respect de soi et le respect des autres. Continuer l’éducation à l’environnement avec un apport de connaissances des espèces pour pouvoir évoluer avec son environnement. Apprendre de nouveaux comportements (de consommation, de déplacements, …) certes pour en limiter l’impact mais surtout pour être un individu indépendant qui peut et qui sait faire face aux changements qui arrivent.

Je n’accompagne plus autant les individus à être des colibris qui essayent d’éteindre l’incendie mais plus des plantes qui s’adaptent et apprennent à vivre avec ce feu en coopérant avec ses pairs mais également avec les autres êtres vivants.

 

Thilde

 

 

 

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