Friches urbaines
La ville en se reconstruisant sur elle-même abandonne le temps d'un instant ou de plusieurs années des espaces. Anciens sites industriels ou d’infrastructure, oubliés ou en attente d’aménagement, ces espaces délaissés deviennent souvent des lieux de refuge pour la biodiversité.
Concilier la préservation de la biodiversité en ville et la reconstruction de la ville sur la ville, tout en favorisant les échanges et la mixité sociale, est un défi qu’ont à relever les villes. Une dynamique depuis le début des années 2000 est en cours autour des projets transitoires : tour d’horizon de projets en cours à Marseille et des moyens d’accompagner ce mouvement.
Ces présentations sont des extraits de la publication « Espaces délaissés entre nature et culture – Friches et biodiversité en ville », réalisé en décembre 2018 par l’Atelier Bleu-CPIE Côte Provençale en partenariat avec E4 à retrouver ici
La Friche de l'Escalette
Quand la nature s'adapte aux cycles de notre économie : déclin industriel, activités informelles et renouveau.
Dans le Parc national des Calanques, sur les ruines d’une ancienne usine de plomb, la Friche de l’Escalette est le témoin du patrimoine industriel des Calanques et de la ville. Laissée à l’abandon pendant des décennies, cette friche avec ses airs de temples oubliés d’Angkor est réhabilitée depuis 2011 par une famille de galeriste qui y organise des expositions pendant la période estivale.
Le Talus
Transformer un site délaissé en un nouveau lieu de vie : un pari osé !
Transformer un site délaissé en un nouveau lieu de vie : c’est le pari depuis 2018 de l’association Heko Permaculture. Avec la mise en service de la rocade autoroutière L2, un ancien site de stockage de matériel devenait disponible : Le Talus est lancé ! Production de mesclun pour des restaurateurs de la ville, visites pédagogiques pour les habitants et leurs enfants, formations en agroécologie pour tous : le projet se veut le plus complet possible pour répondre aux attentes et besoins du plus grand nombre et en recherchant pour chacun de ces microprojets un équilibre économique.
La Cascade des Aygalades
Sortir de l'oubli un lieu de détente apprécié au XIXe siècle.
Lieu appréciée de la bourgeoisie marseillaise au XIXème siècle, le ruisseau des Aygalades et la cascade se trouvaient sur les terres du château des Aygalades qui a été démoli lors de la construction de l’Autoroute A7. Depuis bientôt 20 ans, l’Association pour la Cité des Arts de la Rue (ApCAR) porte le projet de réhabilitation de la cascade des Aygalades. La rareté des cours d'eau au cœur de Marseille fait de ce milieu humide, dans une région très sèche, une oasis inattendue.
Le Parc Foresta
D'aventures en aventures, un terrain devient parc urbain métropolitain...
Longtemps laissés à eux-mêmes, les terrains de Foresta connaissent un renouveau depuis leur acquisition par la société Résiliance qui a donné carte blanche à l’association Yes We Camp pour faire vivre ce lieu. Depuis 2012, Yes We Camp propose l'organisation d'évènements qui favorisent le vivre ensemble dans des espaces éphémères (Les Grands voisins à Paris, Coco Velten à Marseille). A Foresta, l'équipe s’est entourée d'associations locales et d’habitants avec un mot d’ordre “l’émergence collective”. En effet, la philosophie de Yes We Camp est de ne pas imposer un « grand projet » pour lequel tout serait défini en avance mais d’avancer pas à pas, par ajouts et ajustements successifs.
Le Couvent Levat
Quand un lieu resté 150 ans à l'abris des regards s'ouvre au public et à la culture sous toutes ses formes...
A quelques pas de la Friche de la Belle de Mai, des religieuses ont vécu en autarcie sur un site de plus de 17 000 m² jusqu’en 2016.C’est la quête d’un lieu plus calme qui a motivé leur installation en Vendée. La ville de Marseille a acquis le lieu début 2017 et a confié pour 3 ans le gardiennage, la sécurité et son entretien à l’association Juxtapoz.
En échange, l’association a carte blanche pour faire vivre son projet et faire de ce lieu un nouveau pôle culturel à Marseille. Très vite, 90 artistes, artisans et structures culturelles ont investi les anciennes cellules des religieuses devenues 41 ateliers d’artistes. Potager, verger et poulailler qui permettaient aux religieuses de vivre de ce qu’elles produisaient ont été repris par des associations d'habitants de quartier, d’insertion, de jardins partagés et des artistes résidents du Couvent.